La dégradation des conditions de travail, le comportement de certains élèves, l’attitude de quelques chefs d’établissements dans un contexte où, de plus en plus souvent des parents interviennent pour mettre en cause l’enseignant (voire porter plainte contre lui avant même toute discussion), font que chacun doit faire preuve d’une grande vigilance.
A un moment où :
- les enseignants-es sont souvent stigmatisés-es dans les média,
- les nouveaux moyens informatiques font que les parents suivent au jours le jour les notes de leur enfant et n’hésitent pas à contester les notes, les cours, les professeurs-es,
- les chefs d’établissements mettent au même niveau élèves et enseignants-es ( ce n’est plus l’élève qui dysfonctionne, c’est le-la professeur-e qui n’aurait pas été à la hauteur).
il convient d’être réactif et de bien analyser la situation.
D’abord en évitant tout comportement pouvant être assimilé à une » agression » à l’égard des élèves.
Si un incident survient, comme chacun peut en connaître, il faut immédiatement penser aux
éventuelles conséquences (ex : un élève en agresse un autre en cours, vous devez intervenir et cela fournit l’occasion d’une plainte pour avoir » brutalisé » l’un ou l’autre des protagonistes en les séparant). Pensez aussitôt :
1. A faire un rapport écrit, circonstancié au chef d’établissement accompagné de témoignages.
2. A soumettre le problème aux instances représentatives du personnel de votre établissement ; Comité d’Entreprise (ou Délégués du personnel), CHSCT (Comité d’hygiène de sécurité et des Conditions de Travail).
3. Si les parents vous mettent en cause (plainte auprès du chef d’établissement), tentez d’obtenir d’être présent (si possible accompagné d’un délégué syndical, du personnel voire même d’un collègue) pour expliquer les circonstances en présence du chef d’établissement.
4. Si le chef d’établissement refuse, s’il prend fait et cause pour la version de l’élève soutenu par ses parents et adresse un rapport à l’Administration (DASEN, Recteur), exigez d’en avoir connaissance (par écrit si nécessaire). S’il y a refus, réclamez par lettre au Recteur ou au DASEN (voie hiérarchique), la consultation de votre dossier administratif
(c’est un droit ! Loi 78-587 du 17.07.78- RLR 104-9). Prévenez le syndicat, et si le rapport contient des accusations graves que vous contestez, adressez sans attendre une copie au syndicat et préparez-vous à le contester par écrit en donnant votre version des faits (témoignages si possible). Sans préjudice d’autres suites, vos observations doivent être obligatoirement consignées en annexe du
rapport concerné.
5. Si vous êtes agressé par des parents ou un élève majeur (insultes, violences…) réclamez par lettre au Recteur ou au DASEN, par la voie hiérarchique, la protection qui vous est due, au titre de l’article 11 du statut des fonctionnaires (loi 83-634 du 13.7.83).
Ces dispositions s’appliquent de plein droit aux maîtres des établissements privés sous contrat (cf. décret 78-252 du 8 mars 78).
Si l’affaire est grave (y compris dégradation de véhicule, vol…), n’hésitez pas simultanément à porter plainte par lettre au Procureur de la République en sollicitant le soutien et l’intervention de l’administration. Dans ce cas, copie au syndicat.
6. Si vous êtes convoqué par la police ou la gendarmerie après une plainte des parents, contentez-vous de décliner votre identité et tenez-vous en à un exposé succinct des faits.
Prévenez immédiatement le syndicat qui vous conseillera et vous aidera à vous défendre.
S’il n’existe pas de présence syndicale, ou si les représentants « syndicaux » ne présentent pas un niveau d’indépendance suffisant vis-à-vis de la direction d’autres stratégies existent qu’il n’est pas possible d’exposer ici.
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