Depuis le samedi 11 janvier, la préfecture de Lille joue un jeu dangereux. Elle interdit de centre ville les manifestations, arguant au départ du « premier samedi des soldes » puis de violences lors des manifestations. Le 11 janvier, le cortège a bravé l’interdiction préfectorale d’exercer un droit fondamental et son motif inepte ; il s’est dirigé vers le centre-ville. Il a alors été brutalement coupé en deux, abondamment arrosé de gaz lacrymogène et a subi des coups de matraque.
L’usage injustifié de ces gaz contre des manifestant·e·s pacifiques n’est pas nouveau dans la ville, mais il a depuis pris des proportions dangereuses et inquiétantes, non seulement pour les manifestant·e·s mais également pour les passant·e·s et leurs enfants. Depuis, la police a visiblement l’ordre d’en faire usage à chaque manifestation, y compris sur les cortèges syndicaux. Depuis, à une exception près, les manifestations sont interdites de centre-ville. La préfecture s’efforce d’invisibiliser la contestation en la reléguant aux faubourgs de la ville. Ce qui lui permet d’agresser les manifestant·e·s dans des espaces où cela est moins visible pour la population. On remarquera au passage que la préfecture protège les agences immobilières et d’assurances du centre-ville, mais se moque des petits commerces et épiceries des quartiers plus populaires de la ville. Ces derniers d’ailleurs n’ont subi aucune atteinte durant les manifestations, ce qu’il faut souligner.
Le 23 janvier, dans sa logique d’escalade, la préfecture a interdit par arrêté l’usage de flambeaux pour la manifestation nocturne. Les organisations syndicales n’ont pas été prévenues et l’ont appris le jour même par la presse. Les organisations syndicales peuvent se féliciter d’être passé outre cet interdit inique et d’avoir quand même défilé avec des flambeaux ce soir-là, dans l’unité, avec les manifestant·e·s syndiqué·e·s comme non syndiqué·e·s. Il n’en reste pas moins que la dislocation des cortèges et les agressions des manifestant·e·s par la police se sont multipliées ces derniers jours, rappelant la stratégie employée à l’encontre des Gilets Jaunes depuis des mois. Clairement, la stratégie de la préfecture est de provoquer des réactions et des violences afin de discréditer et de casser le mouvement.
Clairement, la préfecture ordonne à sa police de faire peur aux manifestant·e·s en les gazant pour les dissuader d’exercer leur droit de manifester. Elle porte la responsabilité des violences dont elle à la fois la cause et la promotrice. Elle porte la responsabilité des blessures que sa police peut infliger à quiconque a désormais le tort de se trouver dans les parages d’une manifestation à Lille, personnes âgé·e·s, enfants… indistinctement.
L’Union syndicale Solidaires Nord appelle l’ensemble des personnes mobilisées, membres de syndicats comme non syndiqué·e·s, Gilets Jaunes… à ne pas céder à la tentation de la division du mouvement social qu’impulse la préfecture.
Elle appelle à l’unité et à la solidarité de toutes et tous pour poursuivre la mobilisation, unité et solidarité indispensable si nous voulons collectivement emporter la lutte contre la destruction de notre régime de retraites et plus généralement de nos conquis sociaux.
Ne tombons pas dans le piège de la préfecture ! Le préfet Lalande, qui accueillait son maître Castaner ce matin à la gare Lille Flandres, doit démissionner !
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