Examens … si …

Rédigé le 20 avril 2020 par sundeplille

EXAMENS

« Le bac 2020 aura bien lieu, mais uniquement sur la base d’un contrôle continu », c’est l’annonce qu’a faite ce 3 avril le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer.

Voici les modalités :

  • La « solution mixte » est donc écartée (passage d’une à deux épreuves écrites, et le reste en contrôle continu)
  • Seule l’épreuve orale du baccalauréat de français est maintenue
  • Un jury d’examen étudiera les livrets scolaires afin de regarder « le cas de chaque élève » et « garantir l’harmonisation entre les candidats »
  • Les mentions sont maintenues
  • Le principe de l’oral de rattrapage est maintenu au mois de juillet (sous réserve de faisabilité)
  • Les candidats n’obtenant pas le baccalauréat en juillet (note globale en-dessous de 8/20) pourront le repasser au mois de septembre sur avis du jury (critère d’assiduité et de motivation)
  • Les épreuves de BEP, CAP, Bac pro sont validées sur la base des notes obtenues au fil de l’année ( hors période de confinement) et aux examens déjà passés lors de cette année scolaire. La même logique vaudra pour le BTS, avec des précisions données dans les prochains jours. REMARQUE Jean-Michel Blanquer a assuré que l’objectif du gouvernement était de « garantir la qualité et l’équité du baccalauréat » 2020. « Ce sera un vrai bac. » « La formule que je vais proposer va être de travailler tout au long du mois de juin, et jusqu’au 4 juillet » pour « rattraper les semaines de cours perdues actuellement », a-t-il précisé. Les cours et la présence des élèves seront donc obligatoires jusqu’au 4 juillet.

POUR LE DNB ( BREVET DES TROISIEMES)

  • Pour les élèves de Troisième, « le brevet sera obtenu à partir de la moyenne des notes des trois trimestres, à l’exception des notes obtenues pendant la période de confinement », a indiqué Jean-Michel Blanquer. Une note d’assiduité sera attribuée, pour récompenser ceux qui resteront en cours jusqu’au 4 juillet, dans l’hypothèse où les collégiens seront retournés en classe d’ici-là.

ORAL DE FRANCAIS MAINTENU POUR LES PREMIERES

  • Les élèves de Première sont également concernés puisqu’ils doivent passer leur épreuve anticipée du bac de français. La note de l’épreuve écrite sera calculée d’après la moyenne des notes obtenues par les élèves tout au long de l’année dans cette discipline, toujours à l’exception des notes obtenues pendant le confinement. Si les conditions sanitaires le permettent, l’oral sera maintenu, fin juin ou début juillet. Le nombre de textes à étudier sera alors réduit : 15 pour la voie générale, 12 pour la voie technologique. 
  • Mêmes consignes pour les élèves des Terminales générales et technologiques concernant les notes prises en compte dans le contrôle continu. Les notes déjà attribuées aux épreuves anticipées de premières seront gardées, et les mentions maintenues. Jean-Michel Blanquer a annoncé la création d’un « jury d’examen pour examiner le livret des élèves », et « valoriser un engagement, un progrès, veiller à l’équité ». Là encore l’assiduité des candidats sera vérifiée et « le fait de rester jusqu’au 4 juillet en classe sera une condition sine qua non pour obtenir le diplôme ». 

Que penser de ce dispositif ?


Il ouvre grand la porte déjà entrebâillée par J.M. Blanquer et sa réforme des lycées d’un BAC qui se passerait désormais d’épreuves nationales, d’un « BAC-maison » décroché au travers de devoirs en contrôles continus à la manière des E3C, dispositif loin de faire l’unanimité auprès des enseignant.es et des élèves. Difficile d’imaginer que ces nouvelles versions du DNB mais surtout du BAC ne laissent pas sur le chemin un certain nombre d’élèves.

Cette mise en œuvre va aussi générer des inégalités importantes entre les élèves en fonction de leur établissement d’inscription, que des jurys d’harmonisation ne sauraient effacer : comment le pourraient-ils d’ailleurs ?
Changer les règles du jeu en cours de partie, à la manière de ce que propose le ministre de l’Éducation Nationale, était-ce bien nécessaire ? Les notes obtenues par les élèves lors des deux premiers trimestres sont-elles forcément représentatives de celles qu’auraient décrochées les candidat.es au BAC ? Appliquer la « logique Parcoursup » qui prend un instantané de l’élève sans tenir compte de sa possibilité de progression, n’est-ce pas nier le travail de certain.es élèves ? M. Jean Michel Blanquer parlait d’assiduité jusqu’au 4 juillet, quelle en est la finalité s’il n’y a pas une certaine reconnaissance du travail fourni ?

Qu’en est-il des oraux de français ? Les professeurs de français sont-ils immunisés contre le virus ? Quel est l’intérêt de maintenir cet oral dans cette situation exceptionnelle ? Le risque n’est-il pas disproportionné au regard du bénéfice ? Malade, affecté, peut-être même mort, mais content d’avoir un bout de papier attestant qu’il a passé les oraux !

Sachant que de l’aveu même du ministère, au regard des incertitudes sur les évolutions de la situation sanitaire, de la perturbation dans l’apprentissage des élèves et de la complexité d’organisation de nos examens nationaux, il n’est pas possible que les élèves puissent passer le baccalauréat dans les conditions normales, au SUNDEP Solidaires nous appelons à délivrer le BAC et le DNB à tout.es les candidat.es inscrit.es lors de cette session. À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle !

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