Le droit fondamental à l’éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, représenté par l’école inclusive aurait pu être un progrès dans l’Education nationale.
Mais, celle-ci ne repose pas sur des moyens humains et financiers appropriés pour sa réussite.
Depuis neuf ans, Annie est professeur des écoles. Dans sa classe de CM2, elle a deux élèves qui présentent des troubles dyslexiques et dyspraxiques et dont le diagnostic a été posé par des médecins. L’un d’entre eux était accompagné par une AESH (Accompagnante d’Elèves en Situation de Handicap) l’année précédente. Les parents n’ont pas su suivre le dossier et l’AESH n’a pas pu reprendre son travail auprès de l’élève à la rentrée. En urgence et alors qu’elle ne connait l’élève que depuis une semaine, Annie a rempli les dossiers de 4 et 8 pages qui permettront peut-être de revenir sur la décision de la Maison Départementale pour les Personnes Handicapées. Cette demande sera présentée en Equipe de Suivi de Scolarisation, qui aura lieu un en dehors du temps scolaire. Elle devra remplir la même chose pour l’autre élève avant le mois d’octobre. En attendant, elle gère du mieux qu’elle peut leurs besoins particuliers, sans abandonner les 28 autres élèves de sa classe.
Face à :
Des situations inacceptables par manque de moyens pour accompagner la scolarisation des élèves en situation de handicap, impactant notamment les temps d’accompagnement de ces élèves par un.e AESH, temps qui se révèlent insuffisants.
Des enseignants en situation de grande détresse professionnelle : les manquements du ministère envers les enseignants en milieu ordinaire, pas suffisamment formés et informés des dispositifs pouvant les aider au quotidien à enseigner à ces publics particuliers. Les formations sont, d’une manière générale, rares et souvent inadaptées aux situations de classe
Des enseignants et des équipes en surcharge de travail : temps de préparation et de concertation, double peine pour les profs qui doivent envoyer le travail en numérique (présentiel et distanciel), des conditions de travail difficile pour les enseignants dans des classes très hétérogènes.
La pénurie de professeurs principaux génère l’obligation pour des enseignants suppléants de prendre cette responsabilité. Ce sont donc des enseignant.e.s précaires sui doivent gérer les difficultés particulières de ces élèves en plus des leurs.
L’élève et sa famille bénéficient d’un entretien d’accueil personnalisé avec l’équipe pédagogique, ce qui signifie un travail supplémentaire pour les enseignants
Certains élèves porteurs de handicap lourd et/ou avec des comportements dangereux pour eux-mêmes ou pour les autres sont inclus dans des classes ordinaires dans les conditions actuelles.
Le SUNDEP Solidaires agit pour :
Des formations spécifiques (sur temps de travail) sur les différents handicaps, inscrites dans le plan de formation afin de permettre aux enseignants et aux AESH de mieux connaître les particularités du fonctionnement des élèves selon leur handicap, de repérer les enfants à risque, de mieux connaître les divers troubles.
Une formation sur la gestion de la crise et des signes précurseurs de la crise.
Une formation à l’accompagnement des familles dans le processus d’acceptation du handicap.
La possibilité pour un-e enseignant-e ou d’un-e AESH qui subit une dégradation de sa santé morale ou physique de faire une déclaration d’accident de service, de reconnaissance de maladie professionnelle.
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